Red Dust – Ma Jiang
– Je ne sais pas si ce livre a bien sa place ici, mais c’est une référence en ce qui concerne la situation de la Chine (urbaine et rurale) dans les années 80. Son titre en dit déjà long et ce livre, en plus de m’avoir emmené là ou je n’aurai pu aller m’aura aussi permis de mieux comprendre la Chine d’aujourd’hui.
Avec un style bien marqué par ses origines, épuré et concis, Ma Jiang nous raconte son échappée à travers cet immense pays qu’est la Chine alors que ses portes, du moins en ce qui concerne le commerce, commencent à s’ouvrir. En effet, alors que Deng Xiao Ping propose la réforme des quatres modernisations, le combat contre la pollution spirituelle (introduit par la révolution culturelle) fait rage. Ma Jiang, artiste peintre et écrivain, travaille pour le parti comme photographe au bureau de la propagande comme beaucoup d’autres artistes afin de gagner leur vie. Il n’est pas difficile d’imaginer que toute production artistique en dehors du parti est potentiellement dangereuse et donc renseignée, puis éventuellement rectifiée. Père d’un enfant qu’il ne peut plus voir, malheureux en amour et accusé plusieurs fois par les autorités de participer à des activités subversives, il décide de partir avec un sac à dos pour se perdre, ou se trouver, dans les déserts ou les villes surpeuplées de la Chine.
Vous trouverez dans ce livre un peu du roman d’aventure, de l’épopée, une vision interne sur les contradictions de la Chine que seul un homme qui en était à la fois un habitant et un rebel (insider and outsider) a pu écrire.
A la fois très enrichissant sur le mysterieux pays des raviolis, Red Dust est une véritable invitation au voyage, à l’aventure humaine et à la liberté, une oeuvre indispensable pour les voyageurs et qui devrait être obligatoire ici au lieu d’être interdite.