La permaculture selon Masanobu Fukuoka
Masanobu Fukuoka, auteur de «One-Straw Revolution» (La révolution d’un seul brin de paille) et de «The Natural Way», est un des pionniers de l’agriculture durable dans le monde. Sa méthode part d’un constat: la nature n’a pas eu besoin de l’homme pour produire des merveilles. Il dit ne pas se considérer comme un savant, mais plutôt comme un homme sage (à l’image de son homologue francophone Pierre Rabhi). Sa méthode est développée autour de plusieurs principes:
Pas de labour, il perturbe l’activité des micro-organismes et provoque une minéralisation rapide de l’humus stocké en profondeur. Il est plus saint de conserver une couche d’ humus protectrice. La semence devra être protégée dans une boule d’argile pour éviter les agressions avant la germination.
Pas d’engrais, la terre est vivante et ceux-ci viennent perturber la vie là-dessous et ne respectent pas la physiologie et la vitesse de croissance des végétaux. De plus ils n’apportent qu’une partie des éléments dont la plante à besoin (NPK). Il faut laisser le cycle naturel de décomposition de certaines parties de la plante pour enrichir l’humus.
Pas de pesticides, pour des raisons devenues aujourd’hui plus qu’évidentes (pollution et déséquilibres). Grâce à la polyculture et des productions moins intensives mais aussi grâce à des techniques traditionelles (utilisation de leurs prédateurs naturels) les agresseurs s’auto-régulent (au lieu de devenir resistant à ces pesticides), prenant leur place allouée dans la chaîne alimentaire.
Pas de sarclage, il faut garder une couverture de sol, même les mauvaises herbes jouent un rôle (aération, enrichissement et ameublissement de la terre) et sont des indicateurs de la santé du sol. Il est possible d’ajouter d’autres mauvaises herbes qui réguleront leurs développements mutuels.
Masanobu Fukuoka a pratiqué ces techniques pendant plus d’un demi-siècle et a pu constaté le succès de cette méthode. Il a ainsi développé une espèce de riz très robuste, et avec des rendements au moins équivalents à ceux de l’agriculture conventionelle (avec engrais, pesticides…). Dans les années 80, alors qu’il comptait exporter son riz pour aider à résoudre certains des problèmes des pays en voie de développement, l’armée japonaise a saisi et détruit l’intégralité de ses récoltes et semences.
Heureusement, son travail ne sera pas resté vain, d’autres ont repris le flambeau et la permaculture connaît un essor certain dans bien des pays aujourd’hui grâce à des gens comme Bil Mollison en Australie (voir article sur Bill) ou Pierre Rabhi en France….
sources et plus d’informations:
http://www.rama.1901.org/ev/permaculture.htm
Mouvement Citerrien
livres:
ceux de Fukuoka, cités dns l’article.
Mollison, « Permaculture, a designer’s manual » (pas traduit).
Mollison, « Permaculture, tome 1 et 2 » (traduits en français.