TAZ – Hakim Bey
TAZ (Temporary Autonomous Zone) est une oeuvre qui se veut poétique comme l’indique son sous titre: Poetic terrorism. C’est une oeuvre insurrectionnelle et libératrice par essence bien que les portes qu’elle ouvre peuvent en troubler plus d’un. Et pourquoi pas? Même si son discours sur la police peut herisser le poil, c’est tout le rapport à l’autorité qui est remis en cause ici. Les connaissances partagées dans ce livre sont plus que variées, allant des utopies pirates aux enfants sauvages, ce sont des exemples de cultures alternatives minoritaires qui viennent agrémenter le discours, des morceaux oubliés d’une littérature interculturelle, des exemples et des citations dépassant les cultures elles-mêmes. Hakim Bey est même devenu une sorte de gourou, avec John Zerzan, en beaucoup moins poétique) au sein des groupes révolutionnaires comme le mouvement Black Block. La forme d’organisation promue ici en est son abscence même (contrairement à John Zerzan), l’anarchie ontologique comme l’indique le sous-sous-titre et c’est avant tout de libération individuelle qu’il est question, de destruction des symboles, de démantèlement du conditionnement et de la pensée unique. Loin de lui l’idée d’une forme de morale sous-jacente à d’autres formes d’anarchie, l’aspect poétique le sauvant peut-être aussi quelquepart d’un trop plein de sérieux. Tout cette partie essayiste est agrémentée de grandes envolées lyriques, très loin du « politiquement correct », qui donnent une dimension émotionnelle à cet excellent livre pour qui est prêt à tout entendre. J’espère au moins avoir pu piquer votre curiosité… même s’il y a un terrain favorable à ce genre de lecture, c’est toujours intéressant de savoir ce qui se passe ailleurs.