Running on Emptiness – John Zerzan

– Encore un auteur américain allez-vous me dire… mais un auteur qui ne fait pas dans la marchandisation du savoir et dont la plupart des articles ou essais sont disponibles gratuitement. Et puis, n’est-il pas concevable que ces philosophes américains, vivant au beau milieu de ce qui se fait de pire, aient une analyse encore plus pertinente de la situation??? Les Vêtements les plus chauds sont bien faits dans les pays les plus froids ;);)

 John Zerzan, en ce qui me concerne, malgré un radicalisme idéologique certain, fait sans aucun doute parti des auteurs qui ont le plus bouleversé ma vie…
Ses thèmes favoris sont l’alliénation et le primitivisme, il soutient l’hypothèse que les dernières recherches en anthropologie nous révèlent que c’est avec la naissance de la civilisation que l’homme a commencé à hiérarchiser, dominer et détruire. Du moins à une échelle qui dépasse le niveau humain, il ne croit pas au bon sauvage non plus, cette idée a toujours été mal interprétée, naivement. Tout aurait commencé avec la naissance de l’agriculture et l’exploitation de la nature. L’histoire n’aurait été écrite que dans un seul sens: justifier l’existence et la croissance des civilisations, ça vous étonne? Le mot « civilisé » a différents sens, mais tous positifs… avant, c’était des sauvages, des barbares (comme le nom de ces périodes l’indique). Cela remonte très loin….et c’est passionnant.

 Une de ces principales oeuvres s’intitule « Futur Primitif », ou il traite du démantèlement de l’industrie et des institutions. Dans Running on Emptiness, l’auteur explique que depuis la civilisation, nos institutions évoluent à une vitesse de plus en plus rapide alors que l’homme serait en train de régresser: ne serait-ce que physiquement et sensoriellement… il nous explique que la technologie et la civilisation, en nous alliénant (soit en nous éloignant de notre véritable nature et en nous opposant à LA nature), nous rend malade. Ce que l’on peut facilment illustrer avec un exemple précis comme celui de ces gens qui courent sur un tapis électrique pour compenser l’exercice naturel qu’ils ne font plus. Et bien, si notre corps y laisse des plumes, il y a plein d’autres choses que nous avons laissé de côté, jusqu’à créer les pathologies psychologiques que l’on connaît aujourd’hui.
Le discours de Zerzan est certe radical mais honnête, simple et sérieusement documenté, que l’on adhère ou pas, partiellement ou pas, il est évident qu’il touche du doigt certaines des vérités les plus difficiles à admettre et qui demandent un certain déconditionnement, recul et une bonne compréhension globale.
Un ami anglais a lu ce livre sur mon conseil et m’a avoué avoir trouvé le livre un des plus « eye opening » qui soit. Les livres et moi, ça se passe comme ça, et j’ai ainsi lu « Immediatism » de Hakim Bey sur son conseil récemment, ça mérite le coup d’oeil et c’est lu en 40 minutes. On peut y coller deux adjectifs: révélateur et libérateur. En effet, John Zerzan comme Hakim Bey, même s’ils sont en désaccord sur bien des points (ils ne s’en cachent pas), ce sont des écrivains qui ont creusé profondément, au delà des normes et de la pensée unique et qui offrent des perspectives non seulement intéressante mais indispensables.

 Beaucoup de ses oeuvres sont publiées gratuitement sur le net…

L’en dehors publie de nombreux articles.

La définition que John Zerzan donne de l’Anarchie dans son livre est que c’est l’abscence de domination sous toutes ses formes. Il fait lui-même plus ou moins partie du mouvement Green Anarchy pour qui le modèle absolu est mère nature en quelques sortes. Et l’homme en croyant pouvoir faire mieux qu’elle, ne fait qu’oublier qu’ils ne font qu’un…

octobre 18, 2006